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Rencontre avec … Arnaud Malrin, le cofondateur et dirigeant d’Anod

ANOD

24/07/2024

Il est à l’origine du vélo électrique hybride que toute la presse s’arrache ! Arnaud Malrin est probablement l’un des Parisiens les plus vendéens de la communauté French Tech Vendée ! Crée en 2022 avec son père (un entrepreneur industriel bien connu des Pays de la Loire) l’entreprise a choisi Fontenay-le-Comte pour y implanter sa production et la majeure partie des équipes. Depuis le début de l'année, les demandes d’essais et de précommandes s’intensifient au point que l’entrepreneur envisage d’écouler pas moins de 2800 vélos hybrides d’ici fin 2024. Une success-story qui mérite largement le détour !

French Tech Vendée : Bonjour Arnaud, en quelques mots, quelle est la genèse du projet ? 

Arnaud Malrin (A.M) : Anod est né de trois observations. Premièrement, j’habite à Paris même si je passe beaucoup de temps en Vendée ! J’y vois régulièrement de propriétaires de vélos électriques se balader avec des énormes batteries à la main. Par ailleurs, j’avais toujours un peu de peine à voir mes collègues de bureau avec leur maxi chargeur, sans parler des vols de batterie. Deuxièmement, il faut savoir qu’une très grande partie de la valeur d’un vélo électrique se fait en Asie aujourd’hui. C’est tellement dommage ! Il y a encore une dizaine d’année, on fabriquait des vélos en France d’autant plus qu’on a chez nous toutes les compétences et outils pour faire de l’électronique et des moteurs ! Troisièmement, je suis très sensible aux « beaux » produits et à l’expérience client. Venant du marché de l’art, j’aime le design et valorise toujours la question du comment interagir avec les clients, les considérer ?

Aujourd’hui, il existe plein d’outils numériques permettant de le faire sans devoir payer une armée de personnes derrière des téléphones… Enfin, le vélo électrique est un marché qui se démocratise de plus en plus. L’adoption par le grand public passe forcément par un produit épuré, facile d’utilisation et sur lequel on n’a pas de contraintes de maintenance. C’est à toutes ces questions que j’ai voulu répondre en créant ANOD. 

FTV : Ok mais alors pourquoi vouloir développer un vélo électrique « hybride » et surtout, qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

A.M : Au-delà du problème de taille de batterie, j’ai voulu m’attaquer à un autre problème directement lié à l’usage du vélo électrique. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de vous déplacer avec un vélo qui n’a plus de batterie. A la base, le système est sensé aidé au pédalage or un vélo électrique dont la batterie est à plat produit tout l’inverse. On a davantage l‘impression d’être sur un âne mort ou de tirer une caravane :  c’est lourd car le moteur impose une résistance. L’idée était de se dire : on va proposer un produit qui joue sur ces deux mauvaises expériences en développant deux systèmes de stockage d’énergie, une petite batterie et un pack de super condensateurs. Résultat, même sans la batterie, notre vélo a quand même de l’assistance électrique grâce au moteur qui permet de faire de la régulation d’énergie au freinage. Concrètement, on freine principalement avec le moteur et pas avec les freins. C’est comme une dynamo, le moteur crée de l’électricité qu’on vient stocker dans les super condensateurs et que l’on redistribue au redémarrage à l’instar d’une voiture hybride électrique. 

FTV : Un mot sur cette batterie innovante ? 

A.M : Notre batterie permet d’avoir l’assistance et de couvrir les besoins et usages du vélo électrique classique tout en étant 5 fois plus petite. De plus, elle utilise six fois moins de lithium et pèse moins de 650 g contre 2,5 à 3 kg pour une batterie classique. Enfin, on peut la recharger en USBC ! Exit les gros chargeur d’ordinateur ! 

FTV : C’est très complexe, depuis combien de temps travaillez-vous sur le projet ? 

A.M : Sept ans de R & D pour le moteur et 5 pour le système hybride ! Je connaissais certaines technos et suis allé chercher des personnes compétentes partageant nos valeurs pour les intégrées. Par exemple, l’industrialisation locale est une question qui tient à cœur de notre Directeur technique. C’était l’occasion pour lui, comme pour nous, de vivre une aventure entrepreneuriale excitante et porteuse de sens !  

FTV :  Au bout de deux ans, où en êtes-vous de la commercialisation ? 

A.M : Nous avons emménagé dans nos ateliers de production qui font 1200m2 et avons enregistré 5000 demandes d'essai depuis le mois d'octobre. Nous venons également de finaliser notre crowdfunding soit une levée de 630 000 €. D’ici la fin de l’année, nous visons la vente de 2800 vélos ANOD et le recrutement d’une vingtaine de personnes. Enfin, nous sommes sur le point d’ouvrir un showroom à Paris. Hâte de voir ce que l'année 2025 nous réserve !